Portugal-France en finale de l’Euro 2016 : c’était une affiche inédite, à laquelle personne (ou presque) ne s’attendait, qui s’est jouée dimanche au Stade de France. Et qui a été remportée par le Portugal (1-0). Deux pays qui entretiennent des relations étroites depuis des décennies, et qui se sont encore renforcées dernièrement. Zoom sur une économie portugaise en train de renaître de ses cendres après avoir frôlé le pire lors de la crise de la dette.
1,5 million de Portugais en France
(dont certains ont la double nationalité) La finale de dimanche avait un parfum de derby tant – on le sait – la communauté portugaise est implantée depuis des générations dans l’Hexagone. Près de la moitié vivent en Ile-de-France, notamment dans l’Essonne, le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis. Une très forte communauté peuple aussi l’Auvergne.
Ruée des expatriés français sur le Portugal
Ces trois dernières années, plus de 25.000 français (en majorité retraités) ont élu domicile au Portugal, attirés par la douceur de vivre, un immobilier 20 à 30% moins cher qu’en France… mais aussi des ponts en or mis en place par les autorités locales. A condition de vivre au moins six mois par an dans le pays – et de ne pas y avoir été résident fiscal ces 5 dernières années -, les citoyens européens peuvent être exemptés pendant 10 ans d’impôt sur leur revenus en provenance de l’étranger. Certaines professions travaillant dans le pays (architectes, designers, avocats, cadres supérieurs…) peuvent, selon les même règles, profiter d’un taux d’imposition de 20% sur le revenu général perçu au Portugal ! Les investisseurs non communautaires sont aussi choyés aux petits oignons : un « Golden Visa » leur permet de bénéficier d’une totale liberté de mobilité dans la zone Schengen dès lors qu’ils s’engagent à investir 500.000 euros dans l’immobilier portugais.
Un tourisme en plein boom… notamment français
Selon les autorités portugaises, plus d’un million de Français (sur un total de 10 millions de touristes) ont visité le pays l’an passé. Un engouement qui ne se dément pas : cet été, le syndicat des tours opérateurs français (Seto) table sur un boom des réservations (vol + hébergement) de 40% des Français par rapport à juillet-août dernier. Il faut dire qu’avec 480 vols par semaine reliant l’Hexagone au Portugal, dont de nombreux low-cost, la destination est à portée de main.
Lisbonne, le nouveau Barcelone
Première ville à profiter de l’explosion des expat’ et du tourisme, la capitale portugaise a la cote. D’autant qu’elle arbore aussi un nouveau visage. Autrefois totalement délabré, son centre-historique est actuellement en pleine rénovation. Une loi, qui avait gelé les loyers durant des décennies – contraignant les propriétaires à abandonner l’entretien de leurs immeubles – vient d’être levée.
En accord avec la municipalité, des promoteurs locaux comme Stone – en association avec le commercialisateur Athena Advisers – travaillent aujourd’hui à réhabiliter des pans entiers de la ville. Ce qui contribue aussi à faire gonfler les prix : comptez aujourd’hui en moyenne 3.500 euros le m2 pour de l’ancien non réhabilité et entre 4.500 et 7500 euros pour de l’ancien rénové selon les quartiers. Symbole de cette effervescence : la ville attire de plus en plus d’investisseurs pour de la location saisonnière. L’an passé, 433.000 personnes ont loué via Airbnb à Lisbonne contre 213.000 l’année précédente.
La pastéis de nata, dessert traditionnel à succès
C’est le dessert traditionnel portugais. Inventée dans une patisserie à Belem ( quartier à l’Ouest de Lisbonne) – où des centaines de touristes se bousculent chaque jour – la célèbre tartelette à la crème brûlée est fabriqué selon une recette tenue secrète depuis le 19ème siècle. Cela n’a pas empêché les imitations de se multiplier partout dans le pays. A travers le monde et en France, plusieurs enseignes – dont la franchise Nata Lisboa, notamment implantée à Paris – commercialisent aujourd’hui la fameuse tarte.
Le champion des bouchons en liège
Le Portugal concentre près de la moitié de la production mondiale de liège, estimée à 201.000 tonnes par an selon l’Apcor, l’association portugaise représentant le secteur. Il faut dire que 34% des forêts de chêne-liège, dont l’écorce fournit la matière première, sont situées dans ce pays. 70% de la production est destinée à l’industrie du vin, en particulier pour les bouchons des bouteilles. Au total, 40 millions de bouchons en liège sont produits chaque jour par les 650 entreprises portugaises spécialisées dans ce domaine, qui emploient quelque 9.000 personnes.
Cristiano Ronaldo, star mondiale quasi indétrônable
137,8 millions d’euros : la valeur de transfert estimée de Cristiano Ronaldo, l’attaquant du Real Madrid et capitaine de la sélection portugaise, par le Centre international d’études du sport. Au total, la valeur de l’équipe du Portugal est estimée à 449,9 millions d’euros, ce qui la classe en 6ème position de l’Euro 2016 tandis que la France est 2ème avec 696,9 millions (Antoine Griezmann étant le joueur le plus coté à 120,2 millions). Cristiano Ronaldo est aussi le deuxième footballeur le mieux payé de la planète derrière Lionel Messi (67,4 millions d’euros bruts annuels en comptant les sponsors selon France Football), largement au-dessus du premier des Bleus sélectionné pour l’Euro (le milieu du PSG Blaise Matuidi émarge à 11 millions d’euros selon L’Equipe).