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Le Portugal est devenu l’eldorado de la «silver économie»

Les Portugais peuvent se frotter les mains, leur pays est devenu l’eldorado de la « silver économie ». La silver économie, c’est cette économie qui s’adresse aux seniors, le « silver » en question faisant référence à la chevelure argentée, ou supposée telle, des plus de 60 ans.

Cette économie argentée (dans tous les sens du terme) représente un marché juteux, particulièrement en France où les plus de 60 ans constituent désormais 25% de la population et détiennent, d’assez loin, le patrimoine le plus élevé de toutes les tranches d’âge (+ de 200 000 EUR en moyenne). La raison de cet engouement soudain est très simple : s’établir au Portugal augmente désormais leur pouvoir d’achat de façon substantielle en raison d’un immobilier moins cher, d’un coût de la vie moins élevé mais aussi d’une avantageuse clémence fiscale.

Carotte fiscale

Empêtrés dans la crise et plombés par une dette flirtant encore aujourd’hui avec les 130% du PIB, les Portugais se sont montrés inventifs en adoptant en septembre 2009 un décret-loi qui a officialisé le statut de résident non habituel (NHR), une mesure destinée à attirer les étrangers dans leur pays.

Concrètement, ce statut permet aux expatriés qui en bénéficient d’être exonérés d’impôt pendant 10 ans, à condition de passer au moins 183 jours par an au Portugal, en tant que locataire ou en tant que propriétaire. 

L’obtention du statut particulier de résident non habituel ayant été simplifiée en août 2012, le Portugal est devenu la destination privilégiée des retraités français s’installant à l’étranger, au point de supplanter le Maroc et l’Espagne au classement des destinations favorites selon un sondage récent réalisé par Opinionway. « Les Français sont parmi nos principaux clients », confirme Ricardo Simoes, directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-portugaise. Pour autant, Ricardo Simoes ne veut pas voir dans ce qu’il appelle une « carotte fiscale » l‘unique objet de l’attirance des Français pour son pays. « Les avantages fiscaux sont évidemment un atout mais ça n’est pas le seul », objecte-t-il. « Il y a le climat, la gastronomie, la diversité, le pouvoir d’achat, la proximité culturelle, et aussi la dimension humaine : les Portugais sont très accueillants ».

Selon lui, ces multiples atouts auraient fini par gagner le cœur des Français, à l’heure où d’autres destinations, comme le Maroc et la Tunisie, sont devenues moins attractives à cause de la peur du terrorisme tandis que le Portugal a la réputation d’être un pays très sûr. « L’exonération fiscale et la situation internationale n’ont fait que raccourcir le temps de décision des retraités » assure-t-il.

L’Algarve a la cote

Du coup, l’objectif que s’était fixé le Portugal d’accueillir 20 000 Français entre 2014 et la fin 2016 semble en passe d’être atteint, une manne évaluée à 1 milliard d’euros. Les Français ne sont d’ailleurs pas les seuls : les Suisses et les Allemands affluent en masse, tout comme les Britanniques, historiquement très présents déjà, dans un pays avec lequel le Royaume-Uni a toujours eu des attaches.

Trois régions ont les faveurs des expatriés : Porto au nord, Lisbonne la capitale et l’Algarve, tout au sud. Réputée pour être la Côte d’Azur du Portugal, cette région  ensoleillée presque toute l’année vient même d’être classée N.1 des meilleurs endroits où prendre sa retraite par la version américaine du site Huffington Post.

Jeunes retraitées, Anne et Dominique sont venues prendre la température vendredi dernier Porte de Versailles au Salon des seniors à Paris où elles ont assisté à une conférence sur les avantages de s’installer au Portugal, un pays qu’elles connaissaient déjà pour y être allées en vacances avec leurs maris respectifs. « Ce n’est pas exclu que nous prenions notre retraite au Portugal avec mon mari dans un an », admet Anne. « Finalement, reprend-elle, il y a quand même des avantages très intéressants. Il y a bien des entreprises qui quittent la France pour améliorer leur fiscalité. Alors, nous, en tant que particuliers, on se pose forcément des questions ».

« La principale motivation pour partir, renchérit-elle, c’est quand même la fiscalité, qui est très très lourde en France à partir du moment où l’on gagne le moindre centime. D’après nos calculs, on pourrait économiser entre 10 000 et 30 000 EUR par an, en s’installant au Portugal ». « De plus, ajoute-t-elle, les droits de succession peuvent bénéficier du système fiscal portugais qui est plus intéressant, chose que je ne savais pas avant de venir au salon ». Son amie Dominique aurait bien été tentée aussi mais il y a un souci : l’exonération fiscale ne s’applique qu’aux retraités du secteur privé. Et elle est fonctionnaire. « C’est un pays qui me faisait un peu rêver et que je connais. Du coup, ça m’intéresse beaucoup moins », reconnait-elle, une pointe de regret dans la voix.

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