On connaissait les artistes ou sportifs qui s’exilent en Belgique ou en Suisse. Désormais, il faut rajouter à la liste le Portugal.
Les Français sont aujourd’hui les premiers investisseurs étrangers dans la pierre portugaise, déclassant pour la deuxième année consécutive, les Britanniques et les Chinois. Ainsi près de 30 % des biens achetés par des non Portugais ont été acquis par des Français en 2017, selon l’association des professionnels de l’immobilier portugais Apemip. Ils sont surtout attirés par Lisbonne et la région de l’Algarve au sud du pays.
En quatre ans, le nombre de Français installés au Portugal a plus que quintuplé pour atteindre le chiffre de 50 000 (contre quelques milliers en 2013), dont 80% de retraités, selon la Chambre de commerce et d’industrie franco-portugaise (CCIFP). « On compte environ un quart d’acheteurs étrangers dans l’immobilier portugais aujourd’hui, témoigne Cécile Goncalves, directrice de l’agence immobilière Maison au Portugal, ce qui est une part certes importante mais pas délirante. Mais il est vrai que les prix ont commencé à remonter depuis la mise en place de cette mesure fiscale et de l’arrivée des nouveaux résidents. Ils restent cependant encore mesurés, le Portugal n’ayant pas connu de bulle spéculative dans les années 2000 comme la France. »
Climat, sécurité et qualité de vie
Outre le climat, la sécurité et la qualité de vie, ce sont notamment les mesures fiscales votées au Portugal en janvier 2013 qui continuent d’attirer les acheteurs étrangers. Ainsi, grâce au statut RNH (résident non habituel), les expatriés retraités sont exonérés d’impôt pendant dix ans, à condition d’y passer au moins 183 jours par an et de ne pas y avoir été résident fiscal au cours des cinq dernières années.
Les Français investissent en moyenne entre 200.000 et 250.000 euros dans l’acquisition d’un logement. À ce prix-là, vous pouvez obtenir une belle maison de 100 à 150 m², proche de la mer et du centre-ville. Les logements qui coûtent entre 300 et 350 000 euros sont également très recherchés. Et pour un budget compris entre 750 000 et un million d’euros, vous pourrez acquérir une luxueuse résidence de 300 m² sur un terrain de 600 à 1200 m², avec piscine, proche de la mer et d’un terrain de golf.
Les retraités sont recherchés…
Une mesure très attractive qui s’adresse autant aux retraités fortunés – le pays n’a ni IFI (impôt sur la fortune immobilière) ni taxes sur la succession – qu’aux plus modestes, qui y voient leur pouvoir d’achat démultiplié d’à peu près 35 % par rapport à la France. Il s’agit à 80 % de retraités du privé, mais aussi de professions libérales (entrepreneurs , techniciens, architectes, ingénieurs, artistes, professionnels de la santé, etc.), le statut RNH leur permettant de n’être imposés qu’à 20 % sur leurs revenus générés et perçus au Portugal.
Concernant l’imposition de l’héritage, les transmissions à titre gratuit effectuées dans le cadre d’un décès ou d’une donation sont exonérées de droit de timbre. Sont concernés les descendants ou les ascendants et les personnes mariées. Cette exonération ne s’applique toutefois pas aux biens immobiliers situés au Portugal.
Et ce n’est pas tout ! Pour les plus riches, et pour 500 000 euros d’investissements dans l’immobilier – ou 1 million d’euros dans une entreprise avec la promesse de créer 10 emplois -, Lisbonne délivre un permis de résidence qui ouvre droit à la nationalité cinq ans plus tard.